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– … on ne va pas reconduire notre collaboration l’année prochaine, on eu des retours négatifs de la part des élèves ; désolé hein.
– Ne le soit pas, c’est peut-être mieux comme ça.

Ha, les joies de l’enseignement privé. 🤗
Allez, ça part sur un billet d’humeur à la sauce recadrage. #tukiffes

Oui parce que tu te doutes bien que cet échange contient son lot d’éléments contreproductifs ; que ce soit pour l’école, les étudiants, les parents et bien sûr les profs. Tu vois pas ?! Attends j’t’eclaire :

▶ Visiblement cette école pratique le crédit social. Un magnifique artefact #neolibéral qui soumet toute activité de service à des standards de qualité aussi arbitraires qu’exigibles sous peine d’élimination à la façon : « vous êtes le maillon faible ».

Problème : lorsqu’il est appliqué à l’éducation (et aux projections des parents sur leurs progénitures) ces standards s’envolent pour finir par échapper à toute considération objective, du genre « trop mon enfant c’est une fusée ».

C’est là que l’enseignement se confronte à un choix : soit satisfaire aux velléités de sa « clientèle », soit assumer sa mission de transmission à l’épreuve d’un marché ultra concurrentiel. Dans une époque où la #satisfaction passive est devenue une #toptrend, cette #doublecontrainte apparait comme difficilement surmontable.

▶ Une satisfaction passive qui impacte les étudiants dans leur rapport au travail, à l’effort, au mérite et  qui mène à une défense passive-agressive (encore ?!) basée sur le déni et le rejet de responsabilité ; un truc à base de : « c’est pas moi qui échoue, c’est le prof qui explique mal ».

Bien tenté mais hélas, s’il est une vérité en ce bas monde c’est que : rien ne s’acquiert sans implication, ni effort.

Un manque d’implication qui parait d’autant plus fou quand on paie pour recevoir cet enseignement.
Je le dis souvent aux élèves : « Ça t’arrives souvent d’aller au resto pour payer un plat que tu ne vas pas manger ? »

La métaphore s’arrête là puisqu’il ne s’agit pas de se repaitre mais bien d’acquérir une compétence qui permettra de faire la différence sur le terrain ; ça aussi je le dit souvent aux élèves : « Comment penses-tu créer de la valeur si tu laisses un autre le faire à ta place ?! »

On ne peut pas soumettre la qualité d’un enseignement à la personne à qui il est destiné puisqu’il n’en a, justement, pas connaissance ; tu vois le coup ?! Bouge pas, je te fais simple : Un prof c’est pas un Deliveroo, il ne livre pas, il transmet ; du coup vas pas coller des étoiles quand tu sais pas sinon c’est direct un #dunningkruger.

▶ Sans compter que soumettre les profs au crédit social les expose à la notation de complaisance pour satisfaire leur « clientèle » et là c’est la dérive éthique du résultat acheté au détriment de la transmission.

Perso je peux très bien dire à qui veut l’entendre que junior est un génie quand ses compétences sont limites, mais très honnêtement je préfère sacrifier à  la justesse, quitte à ne pas être « satisfaisant ». En tant qu’enseignant, comme en tant que professionnel, j’en fais mon intime responsabilité, ne serait-ce que par rapport aux agences et entreprises qui vont bosser avec les jeunes diplômés. Ha, on a sa petite réputation quand même.

Bref, faut-il laisser le jugement de la qualité d’un enseignant aux seuls étudiants ?! C’est un choix qui ne m’appartient pas et que je laisse à la discrétion des premiers concernés, parents comme écoles. 🤗

On en a parlé récemment sur le LinkedIn de l’agence.
N’hésitez pas à nous dire ce que vous en pensez dans les commentaires.

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